De bien lourdes cernes

Je n'allais pas y couper, il est là, le coup de moins bien.

Coupée à un quotidien que j'avais pris l'habitude de vivre, ou tout du moins de laisser vivre, je me bats un peu plus chaque jour pour en éloigner les traces.

Même mes rêves refusent obstinément de se dérouler à Lima. Et pourtant, il y a vraiment matière à faire parler mon inconscient ici. Comme si je ne m'étais pas encore complètement transférée ici.

Heureusement, j'ai quelques pipos avec moi. Sûrement les plus improbables à réunir, mais exactement ceux qu'il fallait, pour s'aider à décrocher petit à petit nos jeunes carcasses de notre précédent pays de vie. On vit en communauté depuis vendredi, partageant tout de la nourriture aux carreaux de la salle de bain. On observe peu à peu notre espagnol s'améliorer, quoique les progrès soient presque indétectables à l'oeil nu.

J'avoue aussi frôler l'overdose de pommes de terre/riz/poulet, le trio infernal des tables péruviennes. A défaut de pouvoir me "cuisiner" (terme inopérable de mon quotidien) du light, je n'aurai qu'à laisser les kilos s'entasser sur moi comme sur une grosse bouée de mer.

Vous l'aurez saisi, je n'ai toujours pas de logement.

J'hésite à me tourner vers les dizaines (centaines?) de cultes offerts ici. Evangélistes, adventistes, pentecôtistes et j'en passe.

Hahaha.

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[Augustin]

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